Trouver le financement pour reprendre une entreprise
Dès que votre business plan est prêt, vous pouvez mener de front les dernières négociations avec le vendeur et la recherche de financements.
Entre fonds propres, emprunts, prêts d’honneur ou encore dettes mezzanine, les solutions qui s’offrent à vous sont nombreuses. Vous ne les connaissez pas toutes et ne savez pas à quelles portes frapper ? Pas de panique ! Voici quelques indications pour y voir un peu plus clair et trouver le financement adapté à votre situation.
Les financements se recherchent en parallèle des négociations mais se « déclenchent » une fois le protocole d’accord signé (ou la lettre d’intention en fonction de la complexité du projet
> Les modes de financement d’une reprise
Pendant les négociations, définissez le mode de financement le plus adapté à votre projet. Après avoir signé le protocole d’accord ou la lettre d’intention, en fonction de la complexité du projet, vous devrez le mettre en œuvre et, dans le cas d’un financement via une holding, il faudra prévoir quelques délais.
Le financement en direct
Le financement en direct est très simple à mettre en œuvre. Il s’agit pour le repreneur d’acheter directement le fonds de commerce ciblé ou les titres de l’entreprise ciblée.
Ses Avantages : la simplicité et la réduction d’impôt.
Ses Inconvénients : Il n’y a pas d’effet de levier. A réserver donc aux opérations de moins de 100 k€.
Le financement par LBO
Si vous ne possédez pas suffisamment de fonds pour l’achat de l’entreprise de vos rêves, vous pouvez constituer une société appelée holding dont l’objet est de racheter les parts ou les actions de la société cible. Le but de ce montage est alors de faire intervenir un partenaire financier (une banque par exemple) qui prête de l’argent à la société holding. Cet emprunt, qui s’ajoute aux fonds apportés par les actionnaires de la holding, permet l’acquisition des titres de la société cible.
L’Inconvénient : le montage juridico-financier à monter
Les Avantages : l’effet de levier, la base pour des achats futurs d’entreprises, l’intégration fiscale
> Les différents types de financement
Les fonds propres
Les financeurs considèrent que cet apport montre votre détermination pour la reprise d’entreprise. Il est généralement compris entre 20 à 30 % du prix de vente de l’entreprise, parfois plus, selon le contexte économique. Vous pouvez solliciter votre entourage proche pour augmenter votre capital initial, par le biais de prêts familiaux ou d’ouverture de capital à des amis ou à des relations professionnelles.
Attention à l’emprunt personnel pour compléter vos fonds propres ! S’il peut y avoir un effet de levier important – plus les apports personnels sont importants, plus votre capacité d’endettement augmente – mais il peut aussi être un frein – la charge de remboursement final peut être très élevée.
Conseil : ne mettez pas 100 % de votre patrimoine disponible dans le rachat de l’entreprise.
Les prêts d’honneur
C’est un prêt personnel à taux zéro. Son rôle est de faire effet de levier pour vous faciliter l’accès aux prêts bancaires.
L’appel privé à l’épargne
Vous pouvez proposer à un cercle d’investisseurs (connaissances, amis, famille ou collègues), de participer à la reprise. Les personnes apportant des capitaux recevront une part de propriété de l’entreprise, au prorata des sommes qu’ils auront apportées.
La dette bancaire, ou dette sénior
Il s’agit de l’endettement auprès de son établissement bancaire. Plusieurs types de crédits existent et diffèrent selon les établissements. Renseignez-vous !
Le financement d’Oséo
Oséo, l’établissement français de soutien à l’innovation et la croissance des PME peut vous accorder :
- un crédit dit « mezzanine », en soutien à votre banque : c’est le Contrat de développement transmission. C’est un prêt sans garantie ni caution personnelle de 40 000 à 400 000 €. Il accompagne systématiquement un prêt bancaire d’une durée minimum de 5 ans qui peut bénéficier d’une garantie Oséo et représente au maximum 40 % de l’ensemble des prêts mis en place. Avantage : pour un prêt d’une durée de 7 ans maximum, vous ne remboursez rien pendant les deux premières années afin de vous faciliter la reprise.
- Un prêt dit PCE : c’est un prêt sans garantie ni caution personnelle de 2 000 à 7 000 €, d’une durée de 5 ans avec 6 mois de différé d’amortissement du capital et de paiement des intérêts. Il est accompagné systématiquement d’un concours bancaire (financement du matériel, véhicule….) de plus de 2 ans et d’un montant au moins équivalent au double de celui-ci.
- Une garantie
La dette « mezzanine »
De l’italien « mezzo », qui signifie « au milieu de », le prêt mezzanine se situe entre la dette senior et les fonds propres. C’est un financement subordonné, ce qui signifie que le principal du prêt mezzanine ne pourra être remboursé que lorsque le prêt senior aura lui-même été remboursé.
> Les différents acteurs
Le courtier financier
C’est un professionnel qui cherche votre financement avec souvent, des services associés (validation du projet, aide au montage du dossier de financement, etc.). Il négocie également les conditions du financement (taux, caution, etc.). Ses honoraires sont liés au résultat.
Votre banque, ou celle de la cible
Certains réseaux bancaires ont créé des prêts spécifiques à la reprise : Banques Populaires avec le prêt Socama – transmission-reprise, les Caisses d’Epargne avec le Pacte écureuil, la Société Générale avec le Prêt spécial repreneur, BNP Paribas avec Colorato Reprise.
Les associations de prêts d’honneur
Les réseaux France Initiative ou Réseau Entreprendre, peuvent vous proposer des solutions de financement adaptées vos besoins. Il existe également des fonds de prêt d’honneur régionaux (Rhône-Alpes, Bretagne, etc.).
Les capitaux investisseurs
Ils sont segmentés en fonction de leur zone géographique d’intervention, de leur type de financement (capital risque, capital développement, capital transmission / LBO et le capital retournement), du niveau de participation (minoritaire ou majoritaire), de l’activité de l’entreprise et du montant de l’investissement.
Consultez l’annuaire de l’association française des investisseurs en capital
Les business angels
Ce sont des personnes physiques qui investissent leurs propres fonds dans une entreprise à fort potentiel. Ils mettent à disposition de cette entreprise leurs compétences, leur expérience, leur réseau relationnel et une partie de leur temps.
Consultez le site de la fédération des réseaux de business angels
Capital PME
Il s’agit du service de mise en relation entre entreprise, ou future entreprise, et investisseurs particuliers d’Oséo.
Le capital investissement
Il s’agit d’une prise de participation en capital dans des entreprises, généralement non cotées en bourse, qui ont besoin de capitaux propres. Les opérations de capital-transmission sont comprises dans une fourchette de 30 000 € à plusieurs millions d’euros et les prises de participation peuvent être minoritaires ou majoritaires.
Source : CCI – www.cci.fr